







8 mars, 8 portraits, 8 femmes européennes
Simone Veil, une voix pour les femmes, une voix pour les victimes de la Shoah, une voix pour l’Europe.

Simone Jacob est née à Nice le 13 juillet 1927 dans une famille juive et qu’elle décrit comme heureuse avant que le destin ne vienne “brouiller” cette joie de vivre, avec la crise de 1929 puis la Seconde Guerre mondiale. Malgré l’occupation allemande et le régime de Vichy, Simone Jacob réussit son baccalauréat en mars 1944. Elle a 16 ans lorsqu’elle est arrêtée à Nice à l’occasion d’un contrôle de rue, malgré son nom d’emprunt, Simone Jacquier. Le reste de sa famille est arrêtée quelques jours après. Simone Veil, sa mère et l’une de ses sœurs sont envoyées au camp de Drancy puis à Auschwitz-Birkenau.
Elle ment sur son âge pour éviter l’extermination, réalise du travail forcé, et est transférée au camp de Bergen-Belsen.
Après la guerre, elle obtient une licence de Droit et, en 1956, entre dans la Magistrature. Elle devient en 1970 secrétaire générale du Conseil Supérieur de la Magistrature. Elle est nommée Ministre de la Santé du gouvernement Jacques Chirac sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, jusqu’en 1979. En 1974, elle présente un projet de loi dépénalisant l’avortement, qui sera reçu violemment. Le texte est finalement adopté en novembre et entre en vigueur en janvier 1975.
Sa carrière politique continue au niveau européen, avec notamment son élection en tant que première présidente du Parlement européen en 1979 et jusqu’en 1982. Elle reste eurodéputée jusqu’en 1993 avant d’être nommée ministre d’État des Affaires sociales dans le gouvernement d’Édouard Balladur, puis membre du Conseil constitutionnel (1998-2007). Elle s’engage en 2005 pour le “oui” au Traité européen. Elle est également présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah de 2000 à 2007, et entre en 2010 à l’Académie française. Elle meurt le 30 juin 2017, à l’âge de 89 ans. Le 1er juillet 2018, elle est entrée au Panthéon avec son mari Antoine Veil.
Greta Thunberg, porte-parole de la jeunesse qui lutte pour son avenir et celui de la planète.

Elle ne se rend qu’aux événements accessibles sans prendre l’avion, ou se rend au sommet mondial de l’ONU sur le climat à New-York en bateau. En 2019, elle est, à 16 ans, la plus jeune personne désignée personnalité de l’année par le Times. En 2021, elle défie les leaders mondiaux lors du Sommet Youth4Climate avec ses “bla bla bla”.
En 2019, elle reçoit le prix Liberté, qui est un prix de la région Normandie ouvert aux jeunes de quinze à vingt-cinq ans qui sont invités à voter en ligne. Elle déclare qu’elle donne les vingt-cinq mille euros du prix à quatre organisations engagées pour la justice climatique, Care, le Fonds d’adaptation au changement climatique, 350.org et Greenpeace International.
La démonstration sans faute de gymnastique artistique de Nadia Comăneci aux Jeux Olympiques de Montréal de 1976 a fait d’elle l’une des meilleures gymnastes du monde.

Nadia Comăneci est née le 12 novembre 1961 à Onesti, en Roumanie. Elle pratique la gymnastique dès ses 5 ans. Elle participe à sa première compétition à 7 ans, où elle arrive dixième, puis, poursuivant les efforts, elle gagne son premier titre national à 11 ans. À 13 ans, elle remporte plusieurs médailles d’or et d’argent aux championnats féminins d’Europe de gymnastique artistique. Un an plus tard, elle marque l’histoire de la gymnastique artistique lors des Jeux Olympiques de Montréal, sa première participation aux JO, en réalisant un enchaînement parfait et novateur aux barres parallèles.
Elle obtient la note de 10 sur 10, le premier 10 de l’histoire des compétitions olympiques de gymnastique. Le tableau d’affichage, ne comportant que trois chiffres, ne réussit qu’à afficher la note de “1,00”. Une note jamais égalée depuis aux JO. En 1981, elle met un terme à sa carrière sportive. Surveillée dans tous ses faits et gestes par le gouvernement roumain et empêchée de sortir du territoire, elle réussit à quitter la Roumanie illégalement en 1989 et rejoint la frontière hongroise, quelques semaines avant la Révolution roumaine. Elle se réfugie aux Etats-Unis puis retourne en Roumanie en 1996, où elle est accueillie chaleureusement par la population, et se marie avec le gymnaste Bart Conner. Aujourd’hui de retour aux Etats-Unis, elle s’investit dans les Special Olympics ou la Fondation Nadia Comaneci.
Première femme Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, engagée pour l’Europe de demain, forte pour l’Europe d’aujourd’hui !

Elle se marie en 1986 et est femme au foyer de 1992 à 1996 lorsqu’elle vit aux Etats-Unis. Elle revient en Allemagne en 1996, et occupe, de 1998 à 2002, un poste d’assistante chercheuse et de chargée de cours au département d’épidémiologie, de médecine sociale et des systèmes de santé à la faculté de médecine de l’université de Hanovre. Membre de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne, elle est élue députée en 2003 puis nommée ministre des Affaires sociales, des Femmes, de la Famille et de la Santé. Elle intègre le bureau du parti en 2004.
En 2005, Angela Merkel, la nomme chargée des questions sociales dans son équipe de campagne, elle est ensuite nommée par cette dernière ministre fédérale de la Famille, des Personnes âgées, des Femmes et de la Jeunesse, fonction qu’elle occupe jusqu’en 2009, puis, à la suite de nouvelles élections et d’une démission, elle devient ministre fédérale du Travail et des Affaires sociales, puis en 2013, ministre fédérale de la Défense.
En 2019, les chefs d’État et de gouvernement réunis en Conseil européen proposent qu’Ursula von der Leyen soit désignée présidente de la Commission européenne. Son discours devant le Parlement européen est marqué par sa promesse d’un « green deal ». Le 16 juillet 2019, le Parlement européen l’élit comme présidente de la Commission européenne (383 voix sur 747). Elle prend ses fonctions le 1er décembre 2019.
“Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre” disait Marie Curie, première femme à recevoir un prix Nobel.

C’est ainsi qu’elle rencontre Pierre Curie, professeur et physicien déjà reconnu. Ils se marient en 1895.
Après la naissance de leur fille Irène, Marie entreprend une thèse de doctorat en physique sur les « rayons uraniques » découverts en 1896 par Henri Becquerel sur l’uranium. Pierre et Marie Curie travaillent ensemble. Ils découvrent en 1898 deux éléments nouveaux, le polonium et le radium. Le rayonnement spontané (ils produisent de l’énergie manifestée sous forme de lumière) de ces deux éléments, ou leur radioactivité selon le terme introduit par Marie Curie, est de la même nature que celui de l’uranium, mais beaucoup plus intense. Les Curie partagent le prix Nobel de physique de 1903 avec Henri Becquerel. Marie Curie est la première femme à recevoir un prix Nobel. Cette même année, elle soutient sa thèse de doctorat. Elle est nommée cheffe de travaux du laboratoire Curie rattaché à la Sorbonne. Leur fille Eve naît quelques mois après. En 1906, Marie Curie prend la succession de son mari décédé et est nommée directrice du laboratoire. En 1908, Marie Curie est nommée professeure titulaire de la chaire qu’occupait Pierre Curie, ce qui fait d’elle la première femme professeure des universités en France. En 1911, elle reçoit le prix Nobel de Chimie pour avoir démontré que le radium est un métal.
Durant la guerre, Marie Curie développe la radiologie et forme les infirmières à l’utilisation des appareillages à rayons X. En 1921 est créée la Fondation Curie pour le traitement du cancer. Marie est élue à l’Académie de Médecine en 1922. Elle s’investit aussi dans le travail de la «Commission internationale de coopération intellectuelle» mise en place par la Société des Nations, pour la science et pour la paix. Elle voyage pour donner des conférences ou apporter son aide, en particulier en Pologne. Elle décède d’une anémie pernicieuse le 4 juillet 1934. Les cendres de Marie et Pierre Curie ont été transférées au Panthéon, le 20 avril 1995.
Pénélope Cruz : une espagnole européenne à Hollywood, entre talent et engagement, une carrière exceptionnelle !

“La tribu des “il-n'y-a-qu'à” est la plus redoutable.” Louise Weiss

Présidente du Parlement européen, Roberta Metsola estime que le référendum sur l’intégration de Malte à l’Union européenne a été le point clé de son activisme pro européen.

Roberta Metsola est née à San Giljan, à Malte, le 18 janvier 1979. Elle a suivi des études de Droit et est diplômée d’un doctorat de l’Université de Malte en 2003. Durant ses études, elle est membre de l’organisation des Etudiants démocrates européens. Elle poursuit ses études en Droit européen à Bruges. Elle est conseillère juridique au Service européen d’action extérieure de 2012 à 2013. En 2013, elle est élue députée européenne au sein du groupe du Parti populaire européen. Élue première vice-présidente du Parlement européen en novembre 2020, elle en assure la présidence par intérim après le décès soudain du président Sassoli le 11 janvier 2022.
Le 18 janvier suivant, elle est élue, avec 458 voix sur 690, présidente du Parlement européen. Elle est la troisième femme à la tête de l’institution, après Simone Veil et Nicole Fontaine. D’anciens votes concernant le droit à l’avortement ressortent et font grincer des dents au moment de son élection. Malte est le seul pays européen à interdire totalement l’avortement même en cas de viol ou de mise en danger de la vie de la mère. Elle assure : “Ma position est très claire, je suis engagée sur le ‘pacte Simone Veil’. Et dans ce pacte, il y a des engagements forts en faveur des droits reproductifs et sexuels, y compris l’avortement. Je n’ai pas de problème personnel avec cela […] c’est une caricature qui a été faite de moi dans quelques pays spécifiques et dans laquelle je ne me reconnais pas et que mes collègues ne reconnaissent pas non plus ».
Elle lutte contre la corruption, milite en faveur des droits pour les homosexuels, le droit d’asile et l’accueil digne et humain des migrants. Elle a aussi par exemple demandé la démission du Premier ministre maltais, Joseph Muscat, dans la foulée de la mort de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, assassinée en octobre 2017. Sur ces points, elle fait beaucoup plus consensus et apparaît comme une des plus progressistes de son groupe.