[tÉmoignage]joanna- volontaire française en Allemagne dans le cadre du projet JAS4

LE DÉPART DE JOANNA POUR AUGSBOURG!



“Avant mon retour en France dû à la propagation du Covid-19 en Europe, j’ai eu l’opportunité dans le cadre de mon service civique de passer 2 mois et demi au sein de l’association Tür an Tür à Augsbourg dans le sud de l’Allemagne. Cette association aide les réfugiés et leur propose plusieurs ateliers comme des cours de langue, ainsi qu’un accompagnement dans leur recherche de travail et de logement.
Pour ma part, ma mission se déroulait dans le Café Tür an Tür, rattaché à l’association. Ce dernier se trouve dans les locaux d’un ancien dépôt de tramways de la ville d’Augsboug. Il a été réaménagé il y a plus de 5 ans en un lieu de rencontre social et interculturelle qui sert aussi de salle d’attente pour les personnes ayant un rendez-vous administratif dans le bâtiment d’à côté. Plusieurs événements y sont aussi organisés, ainsi que des concerts et clubs.
Je suis arrivée le 7 janvier 2020 sur Augsbourg avec Kevin, mon binôme. Je m’attendais à ce qu’il fasse super froid au point qu’il y ait plusieurs centimètres de neige sur le sol, mais ce n’étais pas le cas. J’avais amené mes bottes et mon pantalon de neige au cas où. Bien entendu, il arrivait de temps en temps de voir un peu de neige tomber mais ce n’était pas aussi souvent à ce à quoi je m’attendais. Les locaux m’ont expliqué que la neige se faisait plus rare et les hivers moins froid ces dernières années dû au réchauffement climatique.
Pour ce qui est de la ville, Augsbourg est une grande ville traversée par une rivière. C’est un endroit très agréable et bien desservis. En effet, les gens là bas ont tendance à favoriser le tram ou le vélo pour se déplacer en ville. Il y a d’ailleurs beaucoup de pistes cyclables prévues à cet effet que j’avais moi-même l’habitude d’emprunter pour me rendre soit au Café soit en centre ville.
De plus, Augsbourg est très proche de la ville de Munich, ce qui explique qu’il y a souvent des trajets en train à des prix abordables. Ainsi, il m’est arrivé multiple fois de prendre le train pour me rendre sur Munich le week-end afin de visiter la ville ou de passer du temps avec Clélia, une autre volontaire.
Ainsi, mon premier jour à Augsbourg j’ai rencontré le gérant du Café avec qui je communiquais essentiellement en anglais ne sachant pas encore parler allemand. Il nous a fait faire le tour des locaux de l’association puis nous nous sommes rendus chez le couple chez qui nous allions loger les prochains mois. Ils étaient très sympathique et étaient prêts à faire des efforts pour traduire en anglais du mieux qu’ils pouvaient lorsque j’avais du mal à comprendre.
Nous avons commencé à travailler au Café le jour suivant et du coup nous avons fais connaissance avec certaines des autres personnes travaillant dans l’association. Pour ce qui est du Café, le personnel est constitué essentiellement de bénévoles de tout âge et même de différentes nationalités.
Ainsi, chaque jour je travaillais aux côtés de personnes différentes selon les jours de la semaine. C’est ainsi que j’ai commencé à me créer un réseau. Certains jours il y avait même des étudiantes parmi les bénévoles avec qui j’ai vite sympathisé et, par la suite, organisé des sorties (visite de la ville, yoga, aller boire un verre..etc.).
Chaque jour au Café l’un des bénévoles est chargé de cuisiner le repas du jour. Kevin et moi apportions notre aide en cuisine tout en continuant à servir, comme à notre habitude, les clients venant acheter de quoi boire ou grignoter. Le plat du jour était quasiment toujours végétarien (voir vegan) et fait maison.
Un jour, Kevin et moi avons même pris l’initiative de cuisiner des Croque-Monsieurs, une spécialité française. Par contre, une partie d’entre eux ont finis cramés sur le dessus après une erreur de paramétrage du four. Néanmoins, on les a quand même manger ainsi que les clients et autres bénévoles présents.
En effet, on avait la possibilité de se servir comme bon nous semblait et aussi de manger sur place le midi. A chaque fois c’était un vrai régal pour mes papilles gustatives. Grâce à cela j’ai eu plusieurs fois l’occasion de manger des plats typiques de là bas et cela gratuitement !
A partir de la deuxième semaine du mois de février, j’ai eu la possibilité d’assister aux cours d’allemand proposés aux réfugiés par l’association. Les cours duraient 1 heure et demi et avaient lieu le lundi, mardi, jeudi et vendredi. On a été répartis dans différentes classes selon notre niveau. Pour ma part j’étais dans l’un des niveaux débutant. Le déroulement des cours ne se fait qu’en allemand, ce qui permet bien à tout le monde de s’immerger dans la langue afin de progresser.
Dans ma classe, il y avait des personnes de diverses nationalités (Iranien, Syrien, Turque, Nigérien, Sénégalais, Éthiopien…etc.) et il y avait une véritable dynamique d’entraide et de partage qui s’est rapidement développée au sein du groupe. Nous étions tous débutants et pourtant cela ne nous empêchait pas de communiquer et d’échanger tant bien que mal en utilisant seulement l’allemand (et beaucoup de gestuels aussi).
De plus, le mercredi des groupes de paroles et cours particuliers d’allemand étaient organisés par des professeurs bénévoles au Café. Tous ceux qui souhaitaient y participer étaient la bienvenu. Du coup, je profitais de cet avantage pour exercer et perfectionner mon allemand avec l’un des profs.
Il m’arrivait aussi, en échangeant avec certains des bénévoles ou des clients, d’improviser des petites séances de discussion / dictée pour améliorer mon allemand et eux leur français. D’ailleurs, l’un des réfugiés avec qui j’avais l’habitude de parler m’a même appris quelques mots et phrases arabe en échange que je lui apprenne des phrases en français. Ainsi, je peux affirmé qu’il y avait une véritable atmosphère de partage et de bienveillance qui régnait au Café Tür an Tür.
Pendant ces quelques mois en Allemagne, j’ai pu m’immerger dans une langue différente mais surtout les rencontres que j’ai faite lors de ma mission m’ont permis d’en apprendre davantage sur d’autres cultures et aussi de comprendre une petite partie des difficultés que traverse ces réfugiés lorsqu’ils doivent s’adapter à un tout nouveau pays. Ainsi, malgré le fait que mon expérience a été écourté, elle a été très enrichissante autant sur le plan humain que personnel.”